POUR MIEUX COMPRENDRE LES ANTIOXYDANTS

Le domaine qui a connu l'expansion la plus extraordinaire ces dernières années est sans conteste celui de l'approche nutritionnelle des pathologies dégénératives liées au vieillissement : pathologies cardio-vasculaires, cancers, baisse des défenses immunitaires liées à l'âge, baisse des fonctions cognitives, dégénérescence maculaire liée à l'âge, cataracte... Si l'on considère la somme des études scientifiques expérimentales, épidémiologiques, cliniques, de supplémentations préventive ou thérapeutique qui concerne les antioxydants : Radicaux libres, espèces oxygénées activées (EOA), stress oxydant et antioxydants sont devenus des termes familiers tant dans le monde médical que dans le grand public. Au début des années 2000, ces notions n’étaient généralement évoquées que dans les congrès scientifiques.

Au milieu des années 50, parmi les premiers, Gerschman montre que l’oxygène, molécule pourtant indispensable à la vie présente également une toxicité pour l’organisme. Inspiré par ces travaux, Harman propose la « free radical theory of ageing » en 1956 : via la production de radicaux libres (entités chimiques très instables et réactionnelles suite à la présence d’un électron libre dans leur structure), l’oxygène est à l’origine du processus de vieillissement cellulaire.

En 1969 McCord et Fridovich publient une très importante étude démontrant pour la première fois l’existence de la SuperOxyde Dismutase (SOD), enzyme capable d’éliminer l’anion superoxyde qui résulte de la réduction univalente de l’oxygène.

Cette découverte fondamentale montre indirectement que des radicaux libres sont produits dans notre organisme. Ceci est alors le point de départ d’un nombre impressionnant de recherches sur les sources de production de l’anion superoxyde et sur ses rôles pathologique et physiologique. Au début des années 1990, l'incertitude quant à l’existence réelle des radicaux libres et sur leurs effets in vivo est levée de façon irréfutable .

A titre d’exemple, la formation de radicaux libres a été mise en évidence dans le plasma de rats exposés au tétrachlorure de carbone ou de chiens et de lapins dont le coeur ou les reins étaient soumis à des phénomène d’ischémie – reperfusion. Chez l’homme, démonstration a été faite chez des patients soumis à une angioplastie coronarienne ou à une chirurgie cardiovasculaire sous circulation extracorporelle.

Dans la foulée de la découverte de la SOD, les scientifiques élaborent également de multiples expériences in vitro qui montrent la toxicité des radicaux libres responsables de dégâts cellulaires importants via le déclenchement de cassures et de mutations au sein de l’ADN, l’inactivation de diverses enzymes, la modification des structures protéiques, l’oxydation des sucres et l’induction de peroxydation lipidique.

  • Actuellement, il est bien admis que le stress oxydant [déséquilibre résultant d’une production accrue des espèces oxygénées de l’oxygène (EOA) et d’une altération à la baisse des défenses antioxydantes] intervient dans le décours de diverses pathologies (maladies cardiovasculaires, cancer, diabète sucré,…).

Parallèlement, il a été démontré que, de façon paradoxale, ces mêmes EOA jouent un rôle physiologique très important en favorisant des mécanismes naturels de défense (e.g. l’apoptose).

Depuis peu, une attention toute particulière est apportée quant aux effets protecteurs sur la santé d’une alimentation riche en fruits et légumes (5 portions par jour ou 400 gr/jr) naturellement riches en antioxydants de toutes sortes (vitamine C, caroténoïdes, polyphénols).

  • A titre d’exemple, il est certain, à l'heure actuelle, que des apports ou des taux sanguins bas en vitamines C, E et en caroténoïdes sont associés à des risques augmentés de pathologies cardio-vasculaires, de cancers, de cataracte, d'accident vasculaire cérébral, et peut-être de maladie de Parkinson.
  • Et il est certain aussi que des apports ou des taux élevés en vitamines C, E et en caroténoïdes sont par contre associés à des risques diminués de pathologies cardio-vasculaires, de cancers, de cataracte, de dégénérescence maculaire, de baisse des défenses immunitaires et d'infections, et probablement de baisse des fonctions cognitives et de maladie de Parkinson.

Ce sont ces données et bien d'autres qui ont amené les scientifiques à recommander dès les années 1990 aux gouvernements et au corps médical de faire connaître à la population l'importance des antioxydants dans la prévention des pathologies dégénératives. En 1994 l'Alliance pour la Recherche sur le Vieillissement (USA), préconisait une supplémentation systématique en vitamines C, E et en caroténoïdes tel le bêta-carotène largement supérieure aux apports quotidiens recommandés jusqu'à présent. Car rappelons que l'organisme humain ne peut pas faire la synthèse des caroténoïdes, ils doivent donc être apportés obligatoirement par la nutrition et/ou les supplémentations.

On ne peut résumer le rôle majeur des caroténoïdes agents antioxydants pour l'organisme humain qu’aux seuls bêta-carotènes largement étudiés et utilisés.

Les études se sont donc orientées ces dernières années sur d'autres antioxydants majeurs comme le Lycopène, ainsi que la zéaxanthine et la lutéine qui pour ces deux derniers, ont une action préventive vis à vis des dégénérescences musculaires liées à l'âge DMLA. Affection frappant, dans des proportions importantes (ie : près de 30% de la population américaine de + de 75 ans / + de 15% de la population occidentale) les personnes vieillissantes et dont l'impact est maintenant reconnu en France comme en Europe. (ie : campagne de dépistage et de prévention, patronnée par les ministères de la santé).

Certains modes de vie influencent le statut en caroténoïdes. Ainsi les fumeurs ont des taux sanguins abaissés en bêta-carotène, en lutéine, en zéaxanthine et en cryptoxanthine.

Le protocole de prévention des pathologies dégénératives probablement le plus efficace repose, aujourd'hui, sur un ensemble de choix alimentaires, dont en particulier l'augmentation de la consommation des fruits et légumes frais, sur une réduction de la consommation des aliments soumis à de fortes températures de cuisson, sur une supplémentation synergique de micronutriments spécifiques et sur l'adoption d'un certain nombre d'habitudes, dont la non-consommation de tabac et la pratique régulière et modérée d'un sport d'endurance.


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